Bruce Lee déclara en 1967 : « Je dois mon niveau actuel à l’entraînement que j’ai effectué en Wing Chun, un grand style. Il m’a été enseigné par maître Yip Man, l’actuel leader de l’école Wing Chun à Hong Kong, où j’ai grandi. » Bruce devint l’élève de Yip Man vers l’âge de 13 ans. Il s’entraînait 6 fois par semaine. « Il était devenu un vrai fanatique, se souvient son frère Peter. Bruce s’exerçait jour et nuit. A table, tout en mangeant, il frappait de sa main libre le pied de son tabouret. Seul dans sa chambre, il répétait ses techniques et posait devant la glace. » Les autres élèves de Yip Man se plaignaient de lui, car il progressait très vite et les ridiculisait. Bruce fut obligé de quitter Yip Man en 1956. Il s’entraîna avec Wong Shun Leung, puis avec un ami de son âge, William Cheung.
Bruce fut l’un des meilleurs élèves de Yip Man, mais son maître ne lui enseigna jamais les techniques supérieures du Wing Chun. Aussi Bruce décida de créer son propre système. La technique de contrôle des avant-bras (chi sao) ne fonctionnait guère face aux colosses américains. Bruce essaya de modifier le Wing Chun pour le rendre plus efficace. Il mit l’accent sur la condition physique et la musculation.
Bruce confia un jour : « 90% des systèmes asiatiques d’auto-défense ne valent rien. Je n’enseigne ni un cérémonial, ni un sport, mais une vraie méthode de self-défense. » A l’entrée de sa salle, à Los Angeles, on trouvait un monument funéraire avec l’inscription : « A la mémoire d’un homme agile dont les membres ont été perclus par les méthodes classiques. » Bruce insistait sur le durcissement du corps.
Bruce s’entraînait 7 jours par semaine. Levé à 7 heures, il démarrait par un footing de 4 à 10 kilomètres. Puis il pratiquait la musculation, la boxe et l’entraînement au sac de frappe. Il utilisait plusieurs types de sac, travaillant tour à tour la vitesse, la force et la précision. Pour conserver à ses membres leur dureté, il s’était fabriqué un mannequin de bois surnommé Bodhidharma. Bruce écrivit en 1965 : « Il y a 3 stades dans l’art du kung fu. Le premier est le stade primitif, celui de la complète ignorance. Le second est celui de la mécanisation : l’esprit est accaparé par l’analyse des divers mouvements. Le troisième stade est celui de la spontanéité : au lieu d’imposer son style à un adversaire, on ajuste sa technique à la sienne. »
Du Wing Chun à la boxe anglaise, Bruce Lee a tout essayé, tout pratiqué. « Bruce avait une approche conceptuelle des arts martiaux, explique James de Mile, un de ses élèves. Il savait disséquer une technique, analyser ses forces et ses faiblesses, puis la restructurer si possible en l’améliorant. »